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AXE 4 : « DESIGNER NOTRE VIE : PRATIQUES PRATIQUES ARTISTIQUES ET FIGURES DE L’URBANITÉ » UNIVERSITÉ DE BORDEAUX 3 — 01 — 01 FÉVRIER 2012 #MICA
LE GESTE GESTE DE DESIGN FONDEMENTS DE THÉORIE DU DESIGN stéphane vial www.reduplikation.net www.lektum.com www.lektum.com twi tter.com/svial tter.com/svial 1
D’OÙ JE PARLE ? Philosophie du design
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AU MENU DU MICA AUJOURD’HUI 1. Introduction : penser le design ? 2. Poïétique : le geste de design 3. Esthétique : l’effet de design 4. Conclusion : Designare aude !
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OUVERTURE “BEAUTIFUL “BEA UTIFUL DESIGNER KITCHENS” • les gens et les médias disent : « c’est design », c’est-à-dire : « classe » » c’est beau, élégant, distingué, chic, « classe c’est moderne, récent, nouveau, original, branché, « tendance « tendance » » c’est décalé, bizarre, extravagant, fou • nous consommons le signifiant «
design » comme les autres le design est aussi un signifiant de consommation (Baudrillard)
I. INTRODUCTION PENSER LE DESIGN ?
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LE DESIGN, MATIÈRE À PENSER Le design ne cesse de penser , mais il est incapable de se penser. Il n’a encore jamais produit une théorie de lui-même, comme comme l’art l’ar t a pu le faire. Penser le design, c’est être pris dans ce paradoxe liminaire : le design est avant tout une pratique de la pensée, mais il n’y a pas de pensée du design. design.
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LA FIXATION CALLO-CENTRISTE Les philosophes ne se sont préoccupés jusqu’ici que du beau et des beaux-arts devenus arts plastiques (puis art ar t contemporain) contemporain) Ils ont complètement ignoré les arts décoratifs et les arts ar ts appliqués, appliqués, « arts mineurs » devenus design (au rôle majeur !) 7
PENSER LE DESIGN, IL EST TEMPS DE L’OSER
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POSTULA POSTULAT T ÉPISTÉMOLOGI ÉPISTÉMOLOGIQUE QUE : LE DESIGN EST UN CONCEPT il compose un nouveau champ disciplinaire socialement identifié et constitué il renver renverse se toutes les positions antérieures des problèmes placés sous le nom de l’art ou de la technique la technique 9
INTRODUCTION À UNE PHILOSOPHIE DU DESIGN Le principal objectif de mon Court traité du design : commencer à tracer une ligne de démarcation claire entre design et non-design Ce qui suppose de caractériser en propre le geste de design et de le distinguer du geste artistique
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QU’EST-CE QU’UN GESTE DE DESIGN ? QU’EST-CE QUI LE CARACTÉRISE EN PROPRE ? QUE VISEVISE-T T-IL -IL ET QUE PRODUIT-IL ? QUEL EST SON EFFET SUR LE MONDE ?
PROPOSITION THÉORIQUE geste de design ↓
effet de design 12
II. POÏÉTIQUE : LE GESTE DE DESIGN
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LA MÉTHODE POÏÉTIQUE • aisthêsis (αἴσθησις), « perception, sensation » => esthétique poïêsis (ποιησις), « création, fabrication » => poïétique ́
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Distinction introduite par pa r Paul Valéry alér y en 1937 : ESTHÉTIQUE : étude de la phénoménalité artistique et donc de la réceptivité POÏÉTIQUE : étude de la générativité artistique, et donc de la créativité
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Didier Anzieu, Le corps de l’œuvre, 1981, p. 10 : « ... je peux délimiter avec précision mon domaine d’étude. d’é tude. C’est celui de la poïétique , c’est-à-dire de la production de l’œuvre par le créateur. Je laisse de côté l’esthétique , qui concerne l’effet de l’œuvre sur son public. »
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René Passeron, colloque international de Poïétique,1989 : « L'objet de la poïétique est en amont amont des des oeuvres, celui de l'esthétique est en aval aval.. »
POÏÉTIQUE DU DESIGN l’étude du design comme phénomène de création EN QUOI CONSISTE-T-IL ?
LE DESIGN EST UN THINKING C’EST-À-DIRE UN PROCESSUS DE PENSÉE
DESIGN + THINKING = DESIGN THINKING ?
LE DESIGN COMME UNE CHOSE QUI PENSE •
Tim Brown, IDEO, depuis 2005 : le design est un “design thinking”, thinking”, c’est-àdire une manière de penser propre au designer, designer, une méthode de pensée, voire une pratique de penseur (ce qui le rapproche de l’activité philosophique)
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3 étapes majeures dans le processus du design thinking : -- l’inspiration : « human needs is the place to start » -- l’idéation : « learning by making » (prototyper, prototyper) -- l’implémentation : mise en œuvre participative du projet (partager la capacité faire du design avec les usagers)
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le concept de « design thinking » : le seul concept de design que les designers ont été capables de produire pour définir ce qu'ils font. Met l’accent sur le design comme méthode de pensée impliquée dans un faire.
LE DESIGN COMME THINKING • Étymologie anglaise : to design, « concevoir » en fonction d’un
plan, d’une intention, d’un dessein => la culture de projet
• Faire du design = élaborer un projet qui repose sur un concept
et une pensée : -- un concept concept,, i.e. une idée qui q ui organise organise et structure str ucture le projet -- une pensée pensée,, i.e. une analyse du monde contemporain qui nourrit le projet
• Le thinking Le thinking est le
savoir-penser du savoir-penser du designer
LE THINKING DU DESIGNER N’APPARAÎT PAS DANS LES MOTS MAIS DANS LES PROTOTYPES
POUR UN DESIGNER PENSER, PENSER, C’EST DESSINER DESSINER PENSER, C’EST MAQUETTER PENSER, C’EST PROTOTYPER
LA PENSÉE (COMME OPÉRATION CRÉATIVE) DANS LE DESIGN N’APPARAÎT QUE QUAND COMMENCE LE FAIRE
LE DESIGN COMME DOING •
Étymologie latine : designare, « marquer d’un signe distinctif, dessiner, indiquer » indiquer » : de + signum, « marque, signe » => la culture du dessin
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Faire du design, c’est marquer d’un signe, c’est “dessigner” ou dessiner, c’està-dire former des signes ou signer des formes (spatiale, volumique, textile, graphique, graphique , interactive) : -- classiquement, c’est l’idée du dessin (plans, croquis, perspectives, zonings...) -- aujourd’hui, c’est l’idée du prototype (dessins, plans, maquettes, patrons, wireframes...)
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Le propre du travail de designer, ce qui le distingue de tout autre corporation corpor ation créative, c’est la pratique de la modélisation formelle : là est le geste de design en propre propre comme geste de pensée modélisante
LE GESTE DE DESIGN UN SAV SAVOIR-PE OIR-PENSER NSER IMMANEN IMMANENT T À UN SAVOIR-PROTOTYPER • cette
capacité de penser propre au designer peut s’exporter dans n’importe quel autre champ (Voir le « design des politiques publiques » de la 27ème région)
• le design comme méthodologie
III. ESTHÉTIQUE : L’EFFET DE DESIGN
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ESTHÉTIQUE DU DESIGN l’étude du design comme phénomène du monde (réception) QUEL EFFET PRODUIT-IL ?
RAPPEL DE LA PROPOSITION THÉORIQUE geste de design ↓
effet de design
Thèse : un geste de design d esign consiste à produire un effet de design
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LE DESIGN EST PRINCIPALEME PRINCIP ALEMENT NT UN EFFET • avant d’être un espace, un produit ou un service, le design est principalement un effet qui advient dans un espace, un produit ou un service.
• le design n’est pas un étant mais un événement
il n’est pas « une chose qui est » mais « une chose qui arrive » (Kenya Hara)
propr iété des choses mais • il n’est pas non plus une propriété une incidence ou un retentissement sur les choses
UN EFFET DE DESIGN EST UN EFFET D’EXPÉRIENCE • un effet de design est un événement qui se produit dans l’expérience d’un usager
• un effet de design transforme un usage brut en une
expérience-à-vivre qu’un sujet peut éprouver et qui améliore son expérience d’exister
• soit en résolvant des problèmes, soit en simplifiant des choses, soit en proposant de nouvelles possibilités, soit en apportant de la poésie ou du plaisir
L’EFFET CALLIMORPHIQUE •
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un effet de design produit une expérience-à-vivre expér ience-à-vivre qui passe par la forme une forme issue du design peut être spatiale, volumique, textile, graphique ou interactive l’effet de design est callimorphique car il produit une « prime de séduction » (Freud), i.e. un supplément désinteressé de plaisir lié à la perception de la beauté formelle exemple : l’iMac
L’EFFET SOCIOPLASTIQUE •
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un effet de design produit une expérience-à-vivre expér ience-à-vivre destinée aux autres = les usagers il modifie les usages, les manières de faire, les comportements compor tements et les modes de vie, vie , il réinvente des mondes l’effet de design est socioplastique car il transforme les pratiques sociales (« sculpture sociale » selon Bernard Stiegler) exemple : Vélib’
IV. IV. CONCLUSION DESIGNARE DESIGNA RE AUDE !
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LE DESIGN, REPENSER LE MONDE ? • XIXe siècle - XXe siècle (1850-1945) : le design face à l’industrialisation (du rejet
à l’assomption) = des designers-artistes qui refusent la production industrielle (Morris, (Morr is, Van de Velde) jusqu’aux premiers premier s “industrial designers” designer s” (Behrens, Gropius, Loewy)
• XXe siècle (1945-1999) : le design face à la consommation (l’alliance du design et du capitalisme de masse) = “un clergé de gens en col roulé noir avec des lunettes de l’esthétique , l’image et la designer qui travaillent sur des petites choses” centrées sur l’esthétique,
mode (Tim Brown, TED, TED, juillet 2009)
• XXIe siècle (2000’s) : le design face à l’innovation (le design social, le design de
services, le design numérique, le design durable...) = des penseurs de systèmes moins préoccupés par les objets et plus soucieux de problèmes globaux dans le but de réinventer le monde ( “design is getting big again”, Tim Brown, Brown, TED, juille juillett 2009) 33
PHILOSOPHIE DU DESIGN : LE DESIGN EST UNE VALEUR il est une valeur d’enthousiasme d’enthousiasme et d’enchantement d’enchantement il nous porte à voir en avant et croire en avant Designare aude ! (« Ose faire du design !) le design comme art d’enchanter l’existence par les formes « Seuls « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent » » (Steve Jobs)
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