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  REVIEW - ARTICLE 439 REVIEW - ARTICLE Le Monnayage d’Arados Hellénistique ZIAD SAWAYA F. D UYRAT ,  Arados hellénistique. Étude historique et monétaire , Bibliothèque Archéologiqueet Historique T. 173, Beyrouth 2005. Pp. 442. ISBN 2-912738-33-4; ISSN 0768-2506.C E livre est la publication de la thèse de doctorat que l’auteur a soutenu à la Sorbonne le 18mars 2000. Il traite de l’histoire d’Arados hellénistique à partir de ses émissions monétairesqui vont de c .333 à 10/9 av. J.-C.On dispose, en effet, de peu d’informations sur Arados à cette époque : sources littéraireset inscriptions. L’ouvrage de F. Duyrat se distingue de ses devanciers par un corpus fort de5163 monnaies, formant selon l’auteur son ‘principal apport’, une étude de coins, permettantde suivre les variations du volume de la production, et une étude des trésors pour dé fi nir l’airede circulation des monnaies. Les informations tirées de ces études sont ensuite affrontéesaux sources littéraires, épigraphiques et archéologiques permettant ainsi d’élucider plusieursépisodes de l’histoire de la cité hellénistique.L’ouvrage commence par les remerciements, le sommaire ainsi que les abréviations desnoms des collections de monnaies, des livres et périodiques courants, des catalogues deventes et statistiques.Il est composé de deux grandes parties : I) catalogue ; II) histoire d’Arados à l’époquehellénistique. La première partie est formée de trois chapitres : I) méthodes de classement ettraitement du matériel ; II) catalogue ; III) activité de l’atelier aradien à l’époque hellénistique.La deuxième partie est constituée de cinq chapitres : IV) la cité et son territoire ; V) laconquête macédonienne ; VI) Arados, État-frontière ; VII) l’indépendance ; VIII) Arados etRome. Elles sont suivies d’une conclusion, neuf annexes, bibliographie, tables des tableauxet graphiques dans le texte, index (sources, marques monétaires, général), treize cartes, dix-sept fi gures, cinquante planches, table des matières et partie arabe (sommaire et résumé). PREMIÈRE PARTIE : CATALOGUE Chapitre premier. Méthode de classement et traitement du matériel (pages 3-7) Il explique la méthode adoptée pour classer et traiter le matériel constitué à partir decollections publiques, catalogues de vente, collections privées et trésors.La représentativité des échantillons qui constituent le corpus se présente sous forme detableaux pour préciser sa fi abilité série par série. Les sept séries d’argent sont souvent bienreprésentées avec des indices charactéroscopiques (n/d) supérieurs à 4 (séries I-III et VI), parfois équivalents à 11,6 (série VII), sauf pour les séries IV (1), V (2) et VIII (3,25). Les dix-huit séries de bronzes sont généralement mal représentées (n/d inférieur à 3), à l’exceptiondes séries 12 et 16 (n/d = 4). Mais cette dernière est connue par quatre exemplaires seulementissus du même coin de droit.Ces résultats globaux des indices charactéroscopiques de chaque série doivent être nuancés.En effet, on peut avoir une série avec n/d très élevé dans une ou plusieurs émissions, puis  ZIAD SAWAYA 440 faible dans d’autres. Ceci est observé à plusieurs reprises dans le chapitre III ; les émissionsavec n/d très élevé masquant ainsi les plus faibles, et vis-versa, dans le résultat global.La représentativité relative des collections publiques montre que celles de l’American Numismatic Society (New York) et du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationalede France (Paris) conservent le plus de monnaies d’argent. La série VI à l’abeille (drachmes pseudo-éphésiennes) et la série VII des tétradrachmes autonomes sont surtout puisées dansles catalogues de vente. Les séries de bronzes sont le mieux représentées à New York et Pariset à moindres échelles à Berlin et Londres.Le catalogue est divisé en deux parties : ‘les alexandres du IV e siècle et les autresmonnayages, presque tous autonomes’. Les alexandres sont réparties en trois sectionschronologiques, ordonnées par groupes selon les légendes royales, les monogrammes et lesmétaux. Les autres sont présentées par ordre chronologique d’apparition. Cinq séries sontétudiées à part : trois appartenant probablement au IV e siècle sans pouvoir déterminer si ellessont ‘royales’ ou autonomes et deux aux types ptolémaïques (tétradrachmes et didrachmes)dont l’attribution à Arados est problématique.La méthode de présentation des séries, dès leurs apparitions jusqu’à leurs fi ns, quoiquelégitime et défendable, provoque cependant certaines dif  fi cultés de reconstitution desémissions annuelles, et ce malgré la présence de l’annexe I. Ces émissons sont en effetformées de plusieurs séries et dénominations, notamment dans les cas des autonomes. Il auraitmieux valu les présenter dans un tableau général de la production regroupant annuellementles différentes séries de chaque émission.La méthode de présentation des monnaies dans le catalogue est décrite clairement. On estmême alerté par l’auteur de l’existence de certaines erreurs d’identi fi cation de coins dues à lamauvaise conservation et aux photographies de certaines monnaies.Le système de datation en phénicien est exposé avec ses équivalences en chiffres arabes.Le mot  schenat  (année) vient en premier lieu. Il est suivi de chiffres correspondant auxdizaines et aux unités, devancés parfois du mot  M’T  (= 100). L’auteur ne précise pas que cedernier mot désigne jusqu’à nos jours le chiffre 100 en langue arabe ( mi’t  ).Les formes des lettres phéniciennes sur les monnaies d’Arados est cursive, provoquantainsi la confusion entre les lettres  D et  R . L’auteur règle ce problème arbitrairement en lestranscrivant par   D .Le cadre chronologique du catalogue se situe en principe entre 333/2 et 37/6, sauf quandquelques bronzes postérieurs à cette dernière date portent l’ethnique, permettant ainsid’attribuer leur série à Arados d’une manière sûre. Ces exemplaires sont numérotés dans lecatalogue, mais sans étude de coins. Chapitre II. Catalogue (pages 9-119) Il est consacré au catalogue. L’attribution à Arados de chaque groupe (ou série) ainsi quel’interprétation des types sont discutées avant les listes des monnaies. L’usage du terme‘série’ n’est pas uniforme. Il peut regrouper différentes dénominations dans le cataloguedes alexandres : par exemple, les séries 1, 3 et 4 du groupe IV comprennent des statères,tétradrachmes, drachmes, hémidrachmes, oboles et bronzes. Il désigne en même tempsun ensemble de monnaies des mêmes types, métal et dénomination dans le catalogue desmonnaies autonomes (voir pages 15-20 et tableau, pages 37-38). Une erreur de description està signaler pour les monnaies d’or avec Niké debout au revers, où l’auteur précise l’existencede lettres, symboles et monogrammes ‘sous le trône’ (page 9).La section I du catalogue est consacrée aux alexandres royaux dont le classement reprendcelui de M. J. Price, à qui l’auteur se rallie à propos de la nécessité de reclasser certainesmonnaies. Ces alexandres royaux sont répartis sur quatre périodes :  REVIEW - ARTICLE 441 a- monnaies frappées du vivant d’Alexandre ( c .332- c .324/3) : formées de trois groupesinscrits de la légende ΑΛΕΞΑΝΔΡΟΥ . Les tétradrachmes du groupe I portent l’initialede l’atelier ( Α ) et la marque du magistrat ( Γ ). Les tétradrachmes du groupe II offrent leslettres phéniciennes  M’  , dont l’interprétation ne fait pas l’unanimité :  M(ilik) A(rwad) = ‘roid’Arwad’, ‘d’Arwad’ ou  M(amlakt‘) A(rwad) = ‘royaume d’Arwad’. Arados abandonne laforme phénicienne de son nom dans le groupe III constitué de 3 séries. Le nom de l’atelier estdésormais remplacé par le monogramme Α/Ρ en grec. Les tétradrachmes des séries 1-2 sontrespectivement sans marque de contrôle et inscrits d’un M. Les statères et les tétradrachmesde la série 3 se distinguent par un Δ . Il est à noter que les statères d’or de la série 3 sontattribués par erreur au groupe II à la page 11. Certains de ces statères sont inscrits n (?) M’  ,dans le champ à gauche. b- monnaies frappées peu après la mort d’Alexandre ( c .324/3- c .320) : constituées dugroupe IV, lui-même divisé en onze séries. Elles sont toutes caractérisées par l’apparition dutitre ΒΑΣΙΛΕΩΣ ainsi que par le monogramme Α/Ρ , à l’exception du bronze n° 870 (série11). Les séries portent généralement les signatures des magistrats : sans marque de contrôle(série 1 : statères, tétradrachmes, drachmes, hémidrachmes et bronzes), Λ (série 2 : statères), Σ (série 3 : statères et hémidrachmes ; série 4 : tétradrachmes, drachmes, hémidrachmes,oboles et hémioboles), Λ (au revers, série 5 : tétradrachmes), ΣΩ (série 6 : tétradrachmes), Δ  (série 7 : tétradrachmes), I (série 8 : tétradrachmes), A (série 9 : tétradrachmes et drachmes),I (  zeta , série 10 : tétradrachmes, drachmes, hémidrachmes et oboles), caducée (série 11 :distatères, statères, tétradrachmes et drachmes). Certains bronzes (n os 871-873), inscrits dutitre royal, sont classés dans ce groupe IV. Mais l’attribution d’autres bronzes (n° 870) àArados pose problème. Ils portent les lettres ΑΡ au revers où manque le titre royal. M. J. Pricey voit les initiales de l’atelier d’Arados. Mais un grand nombre de ces monnaies fut trouvédans les fouilles de Ras-el-Bassit (ancienne Posideion). Sachant que les bronzes ne circulentgénéralement pas loin de leur centre de production, on ne peut que se rallier à G. Le Rider,qui les attribue à Posideion et qui estime que les lettres ΑΡ désignent le magistrat monétaireresponsable de l’émission.M. J. Price date ce groupe ainsi que le troisième de la période c .328-317. Or, H. A. Troxell,dans son  Alexander  , pages 96-98, conclut que le titre royal n’apparaît sur les tétradrachmesd’Amphipolis au nom d’Alexandre qu’en 322/1, soit après la mort d’Alexandre le Grand. Ildésignerait, dans ce cas, Alexandre IV. Pour G. Le Rider (  Alexandre , pages 100, 130, 160,189 et 298), l’argumentation de H. A. Troxell semble convaincante. Ce groupe IV est frappéselon Le Rider entre c .322/1 et c .319/8 (  Alexandre , page 197). Si l’on accepte ces propos, je pense qu’on pourrait, peut-être, même étaler les onze séries de ce groupe sur les onze annéesde la période qui va de 322/1 à 310, date de l’assassinat d’Alexandre IV par Cassandre.c- émissions posthumes du IV e siècle : composées des groupes V (séries 1-11) et VI, dontl’attribution à Arados est discutable selon M. J. Price.La plupart des monnaies du groupe V ( c .320- c . 316) portent la légende ΦΙΛΙΠΠΟΥΒΑΣΙΛΕΩΣ ; certaines sont inscrites ΑΛΕΞΑΝΔΡΟΥ ΒΑΣΙΛΕΩΣ . Le monogramme Α/Ρ  de l’atelier n’y fi gure pas. Il est remplacé par un I (  zeta ). Celui-ci ne se retrouve cependant pas sur quelques monnaies au nom d’Alexandre (n os 980, 1019-1024). F. Duyrat attribue cegroupe à Arados grâce au Δ qui fi gure au droit du tétradrachme de la série 1. Selon elle, ilétablit le lien avec la série 7 du groupe IV, et partant, entre toutes les séries au monogramme Α/Ρ et au I (  zeta ). L’auteur renforce son hypothèse en identi fi ant le même graveur adoptant lestyle ‘réaliste’ qui a travaillé pour la série 11 au caducée du groupe IV ainsi que pour la série1 du groupe V. F. Duyrat considère par conséquent que la série 1 du groupe V ‘a certainementété frappée au tout début des émissions au nom de Philippe III, vers 320’. L’homogénéitédu groupe V est assurée, que ce soit par la lettre  zeta et le titre royal, ou bien par les mêmes  ZIAD SAWAYA 442 monogrammes, la proue avec ΛΥ et les mêmes identités de coins de droit (D228 : n os 979et 980 ; AV D25 : n os 1027-1029 et 1030-1031 ; D259 ? : n os 1072-1074 et 1076) qui lient lesmonnaies au nom d’Alexandre à celles de Philippe III (séries 8, 9 et 11). Or, si l’on tientcompte de la date d’apparition du titre royal proposée par H. A. Troxell et G. Le Rider, cegroupe V serait émis entre 322/1 et la mort de Philippe en 316. Cette période couvre doncen partie celle du groupe IV (c. 324/3-c. 320 selon F. Duyrat). Mais si ceci aurait été le cas, pour quelle raison Arados s’est abstenue de placer son monogramme sur le groupe V alorsque son ‘contemporain’ groupe IV en est inscrit ? Pourquoi les groupes IV et V n’ont pasde monogrammes ou de coins de droit en commun ? Pour quelle cause Arados devait-ellerenoncer à son nom et le remplacer par un  zeta ? Serait-il possible d’attribuer ce groupe Và un autre atelier ? En effet, le témoignage des trésors montre que les alexandres au nomde Philippe du groupe V sont généralement rencontrés en Macédoine (3), Grèce (4), AsieMineure (7), Chypre (3), Égypte (4) et Mésopotamie-Iran (5). À une exception, les trésorsde la pérée aradienne contiennent surtout des alexandres au palmier, des autonomes et desabeilles aradiennes, sans aucune monnaie du groupe V. Il vaudrait donc mieux tenir comptedes propos de M. J. Price et classer le groupe V à un atelier incertain en attendant d’autresdonnées plus convaincantes (voir également G. Le Rider,  Alexandre , page 197). Ce groupene sera donc pas discuté dans le présent compte rendu.Le groupe VI se distingue par des alexandres frappés de l’ancre et du titre royal ( c .301 ?).L’attribution de ces monnaies à Arados pose problème. E. T. Newell partage ce groupe entreArados et Marathos. Il est suivi par M. J. Price malgré ses réticences. A. Houghton le diviseen quatre groupes dont le troisième seulement serait à attribuer à Arados (Price n os 3434-3445). F. Duyrat ne présente pas le catalogue détaillé à la page 35 puisqu’il a déjà été publié par Houghton.Quant aux tétradrachmes d’Alexandre à la couronne, M. J. Price les classe à un atelier incertain, tandis que E. T. Newell puis G. Le Rider les attribuent à Arados, en se fondant sur des éléments stylistiques en commun avec la série à l’ancre. Or, le style des monnaies de cettedernière que A. Houghton attribue à Arados est différent. F. Duyrat se rallie par conséquentà M. J. Price.La section II du catalogue est réservée aux émissions autonomes du IV e siècle : une sériede tétroboles (tête d’homme imberbe/proue à volute) et une autre de bronzes (tête d’Héraclès/ proue, avec Athéna en fi gure de proue).L’attribution des tétroboles (14-15 mm/2-3 g) à Arados est assurée par la présence deslettres phéniciennes  M’  . Je pense qu’il faudrait peut-être y distinguer une autre dénomination plus petite (diobole) que le diamètre, le poids ainsi que la taille des coins de l’exemplaire dun° 1094 pourraient suggérer (12 mm/1,33 g). L’identité de la tête au droit n’est pas précisée.E. Babelon y voit Melqart. Pour J. Rouvier, il s’agit de Straton, le fi ls du roi Gérostratos. Ladate d’émission de cette série offre deux possibilités grâce aux lettres phéniciennes  M’  et àson style hellénisé (étalon et type du revers). La première serait ‘à la charnière entre l’époqueachéménide et l’époque hellénistique’, privilégiée par J. Rouvier. Cette série serait, dans cecas, produite par l’armée macédonienne et symboliserait l’adhésion d’Arados au nouveaurégime. La seconde date serait à placer entre 332 et 324, en même temps que la série detétradrachmes d’Alexandre portant les lettres  M’  . Si cette série devrait dater de cette époque,Arados aurait pu béné fi cier d’une certaine autonomie ou faveur spéciale comme le proposeF. Duyrat, à l’image de Tyr. L’auteur n’évince cependant pas la possibilité que cette sériesoit frappée ‘à un autre moment du IV e siècle ou du début du III e siècle, par exemple, dans la période d’affaiblissement du pouvoir macédonien, sous la brève tutelle d’Eumène de Cardiaet avant la reprise en main par Antigone’.  REVIEW - ARTICLE 443 La série des bronzes est répartie sur deux modules (deux dénominations) qui sont destyles semblables. Le monogramme ΑΡ , présent sur les monnaies du petit module, permetde les classer sans problème à Arados. E. Babelon considère qu’elles ont été produites par Séleucos I, tandis que J. Rouvier les attribue à Séleucos I ou Antiochos I. Pour F. Duyrat, ladate pourrait être précisée aux environs de 301, comme pourrait le suggérer l’ancre sur lesmonnaies du grand module par analogie avec les alexandres à l’ancre. Ces bronzes seraientl’œuvre de Séleucos I (ancre), ‘avec une certaine liberté laissée à l’atelier dans le choix dutype de revers’, ou bien faut-il encore y voir ‘un monnayage autonome [proue] qui auraitvolontairement repris les symboles de la monarchie macédonienne [Héraclès] et du pouvoir séleucide [ancre]’ ?La section III du catalogue est consacrée aux émissions autonomes (III e -I er  siècle) forméesde huit séries d’argent (séries I-VIII) et de dix-huit séries de bronze (séries 1-18). L’attributiondes séries I-VII à Arados est assurée par le monogramme ΑΡ ou bien par l’ethnique. Cettedernière ne se retrouve pas sur les séries de bronze. Quant au monogramme, il est rencontrésur celles du III e siècle et moins souvent sur celles des II e -I er  siècles. Le même systèmede marquage (une ou deux lettres phéniciennes, fréquemment avec des lettres grecques)et l’usage de l’ère aradienne sont observés sur toutes les séries d’argent et de bronze. Lecatalogue présente toutes les émissions des différentes séries dès leurs apparitions jusqu’àleurs arrêts. Elles sont récapitulées dans un tableau très utile aux pages 37-38.La série I des alexandres au palmier contient des tétradrachmes frappés du monogramme ΑΡ . Elle est divisée en quatre groupes. Le premier ne porte pas de date (246/5 (?)-244/3 ?).Les trois autres sont datés selon l’ère d’Arados. Cette série peut donc être considéréecomme émission municipale. Les tétradrachmes du deuxième groupe, datés en phénicien,s’échelonnent entre l’an 17 et l’an 54 d’Arados (244/3-206/5). Ceux du troisième groupesont datés en grec : ans 58-89 (202/1-171/0). Les dates du quatrième groupe sont indiquéessous forme de monogrammes, dont la lecture est délicate : ans 91 ? et 92 (169/8 ? et 168/7).D’après deux liaisons de coins de droit entre les monnaies non datées et celles des ans 17-18ainsi que le petit nombre de coins de droit recensés, G. Le Rider considère que ce groupeest frappé après 250. F. Duyrat con fi rme ces liaisons de coins, mais propose l’an 246/5 (?)comme date du début de leur production.L’attribution de la série 1 (bronze ; tête de Tyché/proue, Athéna en fi gure de proue ; sansdate et ans 18-93 (?) = 242/1-167/6 ?) est assurée par le monogramme ΑΡ et l’usage du phénicien pour la dater. Si le classement d’un premier groupe de monnaies sans date estlogique au début du catalogue (n os 1357-1403), celui d’un second entre l’an 22 et l’an 25+(238/7-235/4+) n’est pas justi fi é par l’auteur (n os 1423-1428).Les séries II-IV sont indiscutablement aradiennes à cause de la présence du monogramme ΑΡ . Les exemplaires du premier groupe de la série II (hémidrachmes ; tête de Zeus/proue,Athéna en fi gure de proue) ne portent pas de date. Le reste est produit entre l’an 19 et l’an150 (241/0-110/9). La tête barbue au droit est respectivement identi fi ée à Poséidon et le plus probablement à Melqart par J. Rouvier et E. Babelon. F. Duyrat fait remarquer quel’identi fi cation à Poséidon n’est pas probable, car elle est précisée par un trident et unecouronne d’algues sur les tétradrachmes de la série V à Arados. Au fait, on peut remarquer une ressemblance fl agrante entre cette tête illustrée sur certains exemplaires de la planche20 (n os 1455, 1463, 1464, 1472, 1473, 1477, 1478, 1481, 1482, 1487 et 1490) et celle del’exemplaire A de la planche 50 émis à l’époque préalexandrine. Je pense qu’il s’agit le plus probablement de la même divinité. Les monnaies de la série III (hémidrachmes ; tête deTyché/proue à volute) couvrent la même fourchette chronologique que celle de la série II :sans date et ans 19-150 (241/0-110/9). La série IV (diobole ; tête de Zeus/proue à volute) estreprésentée par un unique exemplaire non daté.