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Bonjour Tristesse. Françoise Sagan. Livret Pédagogique. Correspondant Au Livre élève N 88

Bonjour tristesse Françoise Sagan Livret pédagogique correspondant au livre élève n 88 établi par Cécile Pellissier, certifiée de Lettres modernes, professeur en collège Sommaire 2 S O M M A I R E R ÉPONSES

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Bonjour tristesse Françoise Sagan Livret pédagogique correspondant au livre élève n 88 établi par Cécile Pellissier, certifiée de Lettres modernes, professeur en collège Sommaire 2 S O M M A I R E R ÉPONSES AUX QUESTIONS... 3 Partie I, chapitre 1 (pp. 17 à 22)... 3 Partie I, chapitre 5 (pp. 41 à 47)... 4 Partie II, chapitre 2 (pp. 67 à 73)... 7 Partie II, l à 2839 (pp. 120 à 123) Retour sur l œuvre (pp ) Réponses aux questions du groupement de textes (pp. 147 à 155) T ABLEAU DES CONTENUS A NALYSE D UNE SÉQUENCE FILMIQUE P ISTES DE RECHERCHES DOCUMENTAIRES B IBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE Tous droits de traduction, de représentation et d adaptation réservés pour tous pays. Hachette Livre, , quai de Grenelle, Paris Cedex 15. Bonjour tristesse 3 R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S Avez-vous bien lu? P a r t i e I, c h a p i t r e 1 ( p p. 1 7 à 2 2 ) u Cécile, âgée de 17 ans / 21 ans, est venue passer ses vacances de printemps / d été au bord de la Méditerranée / l océan Atlantique avec son père, un homme séduisant / très solitaire, âgé de 40 ans, divorcé / veuf, et Elsa, la jeune maîtresse / associée de ce dernier. Le premier / sixième jour, Cécile rencontre Cyril, un étudiant en droit / en médecine, qui lui propose de l initier à la navigation / au tennis. Ce même soir, elle apprend l arrivée imminente d Anne Larsen, une ancienne amie / cousine de sa mère, divorcée / veuve, qu elle admire tout en la trouvant un peu trop bavarde / distante. Cette nouvelle lui déplaît / plaît. Étudier le système des temps v La narratrice dont on apprend, à la ligne 140, qu elle se prénomme Cécile raconte un événement passé qu elle situe «Cet été-là» (l. 8) et qui est coupé de sa situation d énonciation. Elle emploie donc le système du passé (passé simple, imparfait, plus-que-parfait, futur dans le passé). w Dans le premier paragraphe, la narratrice évoque un sentiment qui fait désormais partie de son quotidien et qui l obsède durablement, dont elle connaît les particularités et les effets actuels (l. 6 : «quelque chose se replie sur moi» ; l. 7 : «me sépare des autres»). Il s agit donc d un présent de durée, d habitude. Aux lignes 9-10, elle insère, dans son récit au passé, un commentaire destiné à corriger une éventuelle erreur de compréhension de la part du lecteur, afin d éviter tout malentendu à venir et de devoir rétablir une vérité. Elle fait ce commentaire au moment de l énonciation ; c est pourquoi il est au présent. Aux lignes 68 à 71, la narratrice exprime, sous forme d interrogation, un doute personnel durable qu elle fait partager au lecteur. x On trouve le présent et certains autres temps du système du présent (passé composé, imparfait) dans les passages de dialogue (l. 90, l , l , l et l. 146). Les paroles des personnages y sont rapportées directement, telles qu elles ont été prononcées en situation d énonciation. Étudier les contrastes y Adjectifs associés au bonheur et au bien-être : «heureuse» (l. 8), «jeune» (l. 12), «nouvelle et facile» (l. 16), «léger, habile en affaires» (l. 17), «toujours curieux» (l. 17), «bon, généreux, gai» (l. 19), «gentille» (l. 27), «assez simple» (l. 28), «trop heureux» (l. 29), «grande» (l. 30), «isolée, ravissante» (l. 31), «éblouissants» (l. 36), «saine et dorée» (l. 38), «fraîche et transparente» (l. 42), «doux» (l. 47), «facile» (l. 48), «agréable» (l. 48), «faciles» (l. 48). Mots qui s opposent à cette notion : «chavira» (l. 51), «fuyais» (l. 56), «brutaux, préoccupés d eux-mêmes» (l. 57), «drame» (l. 58), «Je n aimais pas» (l. 59), «laideur» (l. 64), «stupides» (l. 65), «gêne» (l. 67), «absence» (l. 67), «infirmité indécente» (l. 68), «nervosité» (l. 75), «chute» (l. 79), «drôle de cri» (l. 82), «toussota» (l. 88). Les champs lexicaux du bonheur et du bien-être sont fournis et très présents au début de la narration : les vacances de «cet été-là», dont Cécile va nous faire le récit, s annoncent heureuses et paisibles. Cependant, dès les premières lignes, le lecteur sait qu elles vont mal se terminer et faire connaître durablement à Cécile un sentiment négatif, oppressant, jusqu alors inconnu. Certains indices, sortes d avertissements disséminés tout au long du texte dès le deuxième paragraphe (l. 18 : «vite lassé») et dont le nombre va en s amplifiant à partir du quatrième, orientent progressivement la pensée du lecteur vers ce malheur à venir et dont il attend déjà le récit. U Cécile est presque parfaitement détendue, proche de l assoupissement, prête à se laisser vaincre par les «tendres assauts du sommeil» (l ). Elle est étendue sur un fauteuil, regarde le ciel «éclaboussé d étoiles» (l. 77), écoute le chant des cigales. Mais de «petits grains de sable entre [sa] peau et [son] chemisier» (l ) l empêchent d être parfaitement décontractée. On retrouve, ici, explicitement le topos Réponses aux questions 4 du grain de sable grippant la mécanique, se coinçant dans les rouages de la machine qui aurait dû parfaitement fonctionner V Raymond refuse les «complications» (l. 149) de l amour, qu il estime «imaginaires» (l. 150), et, à partir de là, rejette «les notions de fidélité, de gravité [et] d engagement» (l ), pour lui «arbitraires» et «stériles» (l. 152). Cécile se laisse convaincre parce que, d une part, elle sait que son père est tendre et dévoué à la femme qu il courtise (et cela d autant plus qu il a décidé que la liaison ne sera pas inscrite dans la durée) et que, d autre part, elle-même n a pas envie d être fidèle (et cela d autant plus qu elle ne connaît pas encore grand-chose au sentiment amoureux). W Dans le premier paragraphe, le ton de la narratrice est grave. Elle tente de définir le sentiment fort qu elle éprouve, l associant à la tristesse mais aussi à la honte, à l ennui, au regret, au remords et à l égoïsme. Elle fait preuve de maturité, d introspection ; elle indique son doute et semble se remettre en question en faisant amende honorable. Ce n est pas le cas dans le reste du récit qui donne à voir au lecteur une situation heureuse, légère et inconséquente, et des personnages plutôt superficiels. Ce premier paragraphe indique que le récit va être chargé de gravité et que les faits relatés ont amené irrémédiablement la narratrice à vivre une situation assez oppressante, peut-être difficile. Étudier l incipit X Cécile adresse son explication au récepteur, le lecteur, celui à qui elle raconte son histoire. Elle ne veut pas qu il y ait de malentendu, que l on puisse penser que son père est marié, qu il trompe sa femme et part en vacances avec sa maîtresse en même temps que sa fille. Elle veut anticiper toute mauvaise interprétation afin qu il n y ait pas d ambiguïté et que le comportement paternel ne soit ni mal interprété ni jugé. Cette précaution lui tient à cœur ; elle affirme même qu elle est indispensable (on rappellera aux élèves que les mœurs étaient très différentes en 1954 et que beaucoup de choses, entre autres vivre en couple sans être marié, «ne se faisaient pas»). at Le premier paragraphe est intrigant. Le lecteur se demande ce qui a pu se passer de si «grave» et triste et est piqué dans sa curiosité. En outre, le mode de vie des personnages est d emblée donné comme étant particulier, inhabituel, «hors norme» (un veuf séduisant, une maîtresse demi-mondaine, une jeune fille de 17 ans très libre et complice de son père, un cadre luxueux et magnifique ). À vos plumes! ak Les élèves devront rédiger la conversation entre Raymond et Cécile selon les normes formelles de présentation du dialogue (guillemets, tirets, ponctuation, système des temps, pronoms, déictiques ). Ils s appuieront sur les informations concernant les personnages fournies dans l ensemble du chapitre et sur la situation d énonciation (dans quelles circonstances ces personnages ont-ils entamé cette discussion? quelle est la visée de chacun des énoncés? comment peuvent-ils évoluer? pour arriver à quelle finalité?). Ils devront aussi tenir compte du contexte et des habitudes de vie de l époque (1954). P a r t i e I, c h a p i t r e 5 ( p p. 4 1 à 4 7 ) Que s est-il passé entre-temps? u Faux : a), e), f). Vrai : b), c), d). Avez-vous bien lu? v Selon Cécile, Elsa pense qu elle va pouvoir «briller» lors de cette soirée à Cannes et attirer les regards et les compliments des hommes, comme c est le cas habituellement lorsqu elle sort. C est ce que souligne Cécile lorsqu elle évoque «sa personnalité de femme fatale» (l. 673). w Anne est «magnifique» (l. 715), éblouissante dans sa «robe grise, d un gris extraordinaire, presque blanc, où la lumière s accroch[e], comme, à l aube, certaines teintes de la mer» (l ). Cécile et Raymond sont admiratifs : «Vous êtes une réussite», s exclame Cécile (l. 719). Quant à Raymond, il lève vers elle un «visage ébloui» (l ). Bonjour tristesse 5 x Le personnage sud-américain est passionné de théâtre et, de ce fait, «intéressant» (l. 746) pour Cécile, qui passe «près d une heure agréable avec lui» (l. 747). Il est aussi amusant parce que éméché et maladroit lorsqu il danse (l. 757 : «Nous riions tellement»). y Cécile est indignée par le comportement de son père qui a amené «une fille rousse à la mer sous un soleil qu elle ne supporte pas» (l ) et l abandonne sans scrupule pour une autre, en l occurrence Anne. U Cécile est directe et insultante à l égard d Anne, qu elle présente grossièrement comme «une autre dame avec qui coucher» (l ). Anne n accepte pas sa réflexion et réagit spontanément, en la giflant. V Elsa a compris que Raymond était en train de l abandonner et qu il avait noué avec Anne une relation amoureuse. Elle pleure la fin de leur liaison. Étudier le thème du basculement W «Et puis un jour, ce fut la fin» (l. 670). Cette formule, qui ouvre le chapitre 5, indique que la relation établie entre Raymond et les deux femmes va se transformer. Il s agit, en même temps, de la fin de la liaison de Raymond et Elsa et de la fin de l équilibre maintenu (tant bien que mal) entre les personnages. Cécile avait conscience de cette tension et redoutait la rupture. Pour elle, c est aussi la fin de la sérénité et de la liberté. X Le basculement n est pas brutal. Le lecteur avait été averti par de nombreux indices disséminés tout au long de la narration : Cécile a souligné, à maintes reprises, le contraste entre les deux femmes et la supériorité d Anne en matière d élégance, de raffinement, et même de beauté et de charme. at Humiliée, Elsa pourrait vouloir se venger. Mais elle est décrite comme étant «gentille» et «assez simple» (chap. 1). En outre, elle réagit en pleurant et ne se met pas en colère. Elle va probablement poursuivre sa carrière de «demi-mondaine» et trouver un autre amant suffisamment riche pour l entretenir. Raymond est sous le charme d Anne, qu il admire et connaît depuis longtemps, et qui lui apporte autre chose que ce dont il a l habitude. Il est flatté par cette relation, bien plus valorisante que celles qu il entretient avec de jeunes maîtresses séduites facilement. Mais Cécile l a présenté au chapitre 1 comme un séducteur, «vite lassé», refusant les contraintes de l amour qu il juge «stériles» et «arbitraires». On peut penser que sa passion pour Anne ne va pas durer. Anne est élégante, intelligente, raffinée, réservée. Elle est aussi indépendante, libre et autonome, car divorcée. Mais elle n a pas les mêmes goûts ni les mêmes relations et habitudes de vie que Raymond. Elle a des valeurs et des principes. Elle ne peut être considérée comme une simple maîtresse et ne peut donc avoir le même statut. Sa relation avec Raymond ne se présente pas comme facile ni établie dans la durée. Elle pourrait être déçue et rompre. En venant s interposer entre le père et la fille dont la relation est fusionnelle, Anne peut se trouver confrontée à la jalousie ou l animosité de Cécile. Or Anne éprouve de l affection pour Cécile, qui est la fille de son amie décédée, et la réaction de l adolescente ne peut la laisser indifférente. Cécile n est pas étonnée par le basculement. Elle avait même anticipé et prévu les événements, car elle avait pu observer le comportement de son père et s était rendu compte de son attirance pour Anne. Mais elle n apprécie pas son comportement vis-à-vis d Elsa, qu elle juge «dégoûtant». Elle est tiraillée : d un côté, elle admire Anne et souhaite lui ressembler ; de l autre, ce modèle parfait lui pèse, car elle ne se sent pas à la hauteur ni appartenir au même monde. Pour elle, Anne représente un obstacle et aussi un tremplin pour accéder à une forme de vie plus raffinée et intelligente. Elle aimerait lui ressembler mais, en même temps, en a peur. Cette ambiguïté, cette ambivalence, ne permet pas d envisager la façon dont Cécile va évoluer Étudier le rythme du récit ak Champ lexical du théâtre : «cette scène» (l. 729), «un spectacle» (l. 741), «théâtre» (l. 745), «monstres sacrés» (l. 748). À cette liste, on peut ajouter : «la lumière s accrochait» (l. 712), «Elle sourit dans la glace» (l. 716), «la silhouette d Elsa» (l ), «la laissant tout éclairée» (l ). Réponses aux questions 6 On peut associer le basculement raconté dans ce chapitre au «coup de théâtre» qui provoque un retournement de situation dans l évolution de l intrigue au théâtre. En outre, les personnages sont «mis en scène» : la narratrice valorise l importance du costume (la robe grise d Anne, le smoking de Raymond, la robe exotique de femme fatale de Cécile), du maquillage (l. 761 : «la poudre en était partie» ; l : «son rimmel de fondre»), privilégie les effets de lumière et les «arrêts sur image» (comme dans la scène de l escalier). La gestuelle est évocatrice (les sanglots d Elsa, la gifle d Anne), et l on trouve associées certaines formes de comiques propres au théâtre (comique de geste avec l ébriété du Sud-Américain). Les personnages sont typés (demi-mondaine, Sud-Américain, don juan ), et la situation ne laisse pas d évoquer celle d un vaudeville, avec les répliques «d urgence» habituelles (comme celles, maladroites, de Cécile cherchant à protéger Elsa). La narratrice raconte l événement comme s il s agissait effectivement d un spectacle dans lequel chacun joue un rôle. al La narratrice ralentit particulièrement son récit à partir du moment où Anne sort de sa chambre et se présente aux yeux de Raymond. Elle ménage ainsi un effet de suspense qui rend l apparition d Anne encore plus merveilleuse pour Raymond et Cécile, ses spectateurs privilégiés qui la voient apparaître en pleine lumière. Elsa est alors effacée ; elle va devenir une «silhouette», alors que Raymond s est figé, comme s il participait à un «tableau». Les actions de chacun des personnages sont, ensuite, données successivement et précisément, comme si le narrateur devenu metteur en scène dirigeait ses acteurs : «Elle descendit l escalier» (l. 725), «mon père venir à sa rencontre» (l. 726), «Il s arrêta en bas de l escalier» (l ), «[posa] le pied sur la première marche» (l. 727), «le visage levé vers elle» (l ), «Elsa la regardait descendre aussi» (l. 728). am Françoise Sagan utilise, ici, le procédé de la pause. La narratrice interrompt son récit pour faire des commentaires : d abord sur sa propre robe (l ), puis sur les efforts d Elsa pour se mettre en beauté (l ), sur la robe d Anne (l ), enfin sur ses propres réactions (l ). Ces commentaires sont importants, car ils vont permettre à Cécile d expliquer et de justifier les réactions à venir des personnages : juste avant que tout bascule, elle désigne chacun d eux en indiquant précisément comment ils se situent les uns par rapport aux autres, aussi bien sentimentalement que physiquement. Étudier les personnages an a) Cécile est lucide : «Je me sentais déjà hors de la course devant un spectacle où je ne pouvais plus intervenir» (l ). b) Elsa est lamentable : «Elle avait tiré le maximum de ses cheveux desséchés et de sa peau brûlée par le soleil, mais c était plus méritoire que brillant. Elle ne semblait pas heureusement s en rendre compte» (l ) ; «son air de Cassandre» (l. 758) ; «Elle avait un visage consterné ; la poudre en était partie, la laissant tout éclairée, ses traits étaient tirés. Elle était pitoyable» (l ) ; «J aurais fait n importe quoi pour empêcher la pauvre Elsa de pleurer, son rimmel de fondre» (l ) c) Anne est rayonnante : «Tous les charmes de la maturité semblaient réunis en elle, ce soir-là» (l ) ; «Magnifique! dis-je. Oh! Anne, quelle robe!» (l. 715) ; «Vous êtes une réussite, dis-je» (l. 719) ; «Anne, dit mon père, vous êtes extraordinaire» (l. 733) ; «Je vis leurs profils très proches et très graves, étrangement beaux sous le réverbère» (l ). d) Raymond est ébloui : «le visage ébloui de mon père, sa main tendue» (l ). ao Cécile emploie d abord un ton rassurant (l : «Ah! je sais où ils sont, dis-je en souriant comme s il s était agi d une chose très naturelle et à laquelle elle eût pu penser sans inquiétude. Je reviens» ; l : «Anne a été malade, dis-je d un air léger. Papa a dû la ramener»). Puis elle tente de donner d Anne une image peu flatteuse (l : «Elle a eu des nausées, dis-je, c est affreux, sa robe était toute tachée»). ap À l admiration et l affection (l ) succèdent la colère (l. 763), l indignation (l. 788) et l exaspération (l. 797). À vos plumes! aq Cet exercice permettra de faire prendre conscience aux élèves de la particularité de l écriture dramatique et des enjeux de l adaptation. Ils pourront s interroger sur ce qu il convient de conserver du texte du roman, ce qu il est nécessaire de modifier et le point de vue qu il faut adopter (point de vue Bonjour tristesse 7 externe et neutre, le spectateur étant témoin d une action en train de se construire et se déroulant sous ses yeux). Les trois décors : le hall de la villa, avec l escalier ; la salle du casino, avec la piste de danse ; le parking du casino, avec la voiture. Il sera nécessaire de couper la scène de la chambre d Anne (l ) et celle de la route (l ). Les quatre scènes : 1. Raymond et Cécile, puis Elsa et Anne. 2. Cécile, Elsa et le Sud-Américain. 3. Cécile, Raymond et Anne. 4. Cécile, Elsa et le Sud-Américain. Lire l image ar La machine à écrire et la feuille de papier, bien engagée et à moitié écrite, sont révélatrices du métier d écrivain. Françoise Sagan pose allongée sur un tapis chamarré, au pied d un large canapé. Son attitude se veut nonchalante, son visage repose sur sa main, ses coudes sont appuyés sur un coussin en velours. Elle se trouve dans un salon bourgeois, lieu confortable de convivialité et d échanges. Sa figure est éclairée par une lumière qui vient de la droite, comme s il s agissait de celle du soleil passant par une large fenêtre. Ses cheveux courts en bataille ne semblent pas avoir été coiffés, ses manches sont retroussées, elle ne donne pas l impression d accorder beaucoup d attention à sa tenue, mais de vouloir plutôt se dégager des contraintes vestimentaires et ne pas prêter beaucoup d importance au paraître. Le regard est malicieux, la bouche esquisse un sourire. as Cette photo a été «mise en scène» : le doigt sur le clavier de la machine, le coussin, la lumière sur le visage prouvent que Françoise Sagan s est «installée» face à la photographe qui lui a demandé de prendre la pose. En outre, on ne peut pas taper à la machine dans cette position. P a r t i e I I, c h a p i t r e 2 ( p p. 6 7 à 7 3 ) Que s est-il passé entre-temps? u Elsa est retournée à Paris. Anne et Raymond filent le parfait amour dans un hôtel à Cannes et ont annoncé leur intention de se marier à Cécile qui s y est fermement opposée. S ensuivent sept jours de parfaite tranquillité, jusqu au moment où Anne surprend Cécile et Cyril dans une chambre, trop fougueusement enlacés à son goût. Elle congédie Cyril et impose à Cécile des révisions obligatoires en sa présence tous les après-midi. Cécile est furieuse : elle décide de vaincre Anne, d autant plus qu elle a le soutien de son père et que Cyril lui manque. Avez-vous bien lu? v Cécile ne fait rien : elle «tourn[e] en rond» (l. 1286) et «rest[e] sur [s]on lit» (l. 1295), écoutant de la musique (l. 1297) et fumant (l. 1298). w Elsa est