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Introduction De La Cif Dans La Pratique Clinique En Physiothérapie

Introduction de la CIF dans la pratique clinique en physiothérapie

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  RÉS U MÉ Contexte: La CIF a été adoptée en mai2001 par l’Assembléede l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans de nom-breux pays, différentes professions se sont efforcées d’inté-grer la CIF dans leur pratique clinique et dans la recherche.But: Cet article se veut une introduction à trois études origi-nales qui visent à montrer comment la CIF peut être utiliséecomme système de classification pour la physiothérapie. Méthode: Nous souhaitons démontrer que la CIF peut êtreutilisée pour classer des diagnostics physiothérapeutiques,des objectifs de traitement, des interventions et des résultatsde traitement. Des listes de catégories d’interventions pour laphysiothérapie ont été développées et validées en vue decréer un outil convivial et spécifique qui permette de docu-menter la démarche physiothérapeutique. Résultats: La disposition des physiothérapeutes à utiliser ceslistes dans leur pratique quotidienne dépend beaucoup dutemps nécessaire à les remplir. Conclusion: L’utilisation de ces listes constitue un système declassification normalisé et reconnu pour documenter les infor-mations importantes relatives aux patients. Idéalement, lesphysiothérapeutes devraient disposer de connaissances préa-lables sur la CIF, et le temps nécessaire pour remplir ces lis-tes ne devrait pas dépasser 5 minutes. Dans le futur, il s’agirad’offrir des formations à l’utilisation courante de ces catégo-ries d’intervention. AB STRACT Relevance: The ICF was adopted in May 2001 by the assem-bly of the World Health Organisation. Attempts to introducethe ICF into clinical practice and research have been under-taken in many countries (Bruyere et al., 2005). Aim: The aim of this background article, as an introduction tothe three srcinal articles in this edition, is to show how theICF classification system can be used in physiotherapy. Methods: It will be shown that the ICF may be adopted for theclassification of physiotherapy diagnoses, therapy aims, inter-ventions and outcomes. With the intent to create a physiothe-rapy-specific user-friendly document for the physiotherapycore process, lists from ICF intervention categories for phy-siotherapy were developed and validated. Observation: Willingness to use the lists in everyday clinicalpractice is dependent on the expenditure of time this work isassociated with. Conclusion: The use of lists allows the standardised docu-mentation of relevant patient data with an accredited classifi-cation system. Ideally, physiotherapists have previous know-ledge of the ICF and the expenditure of time for filling out alist should not exceed five minutes. In the future, trainingshould be provided for the use of ICF intervention categoriesin clinical practice. H UBER EO, C IEZA A. Implementation of the ICF in ClinicalPhysitherapy Practice. Kinesither Rev 2008;(73):12-8. Introduction La physiothérapie vise essentiellement au maintien,voire à l’amélioration des capacités fonctionnelles. Dansce but, les physiothérapeutes examinent, diagnosti-quent, pronostiquent, traitent et documentent les trou- Kinesither Rev 2008;(73):12-8 Dossier 12 La Classification Internationale du Fonctionnement, du handicapet de la santé devient une référence de plus en plus utilisée enkinésithérapie. Elle a ses avantages et ses limites qu’il convientde comprendre pour pouvoir communiquer et valoriser la profession de kinésithérapeute/physiothérapeute. Introduction de la CIF dans la pratique clinique en physiothérapie E RIKA O MEGA H UBER (1), A LARCOS C IEZA (2) Cet article a fait l’objet d’une publicationsrcinale en allemand (Huber EO, CiezaA. Umsetzung der ICF in den klinischenAlltag der Physiotherapie. Physioscience2007;3:48-53). Nous remercionsl’éditeur pour l’autorisation depublication de l’article en français. Latraduction a été assurée par les auteursde l’article srcinal. MOTS- CLÉS Catégories d’interventionCIFClassificationDocumentationPhysiothérapie (1) PT, ex MHSA, Universitätsspital, Zürich; Schweizer PhysiotherapieVerband, Sursee, SuisseRheumaklinik und Institut für Physikalische Medizin Gloriastr. 25CH-8091 Zürich, SuisseE-mail: [email protected](2) Institut für Gesundheits und Rehabilitationswissenschaften, ICFResearch Branch, WHO FIC Collaboration Center (DIMDI), Ludwig-Maximilians-Universität, München, Deutschland.Shweizer Paraplegike Forshung, Notwill, Suisse.   bles fonctionnels en tenant compte des objectifs du pa-tient et de son environnement [1, 2].L’approche biopsychosociale du fonctionnement et duhandicap, tout comme la Classification Internationaledu Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF)qui en découle, exposent une compréhension du fonc-tionnement qui correspond très bien au travail des phy-siothérapeutes. Le fonctionnement et ses limitations ré-sultent de l’interaction entre une personne qui présenteune ou plusieurs affections et son environnement. Iln’est donc pas surprenant que les physiothérapeutesaient été parmi les premiers professionnels de la santé àreconnaître les potentialités (et les limites) de la CIF [3].La littérature scientifique actuelle, les thèmes traitéslors de congrès de physiothérapie, la manière dont laCIF s’introduit progressivement dans les formations enphysiothérapie, l’influence croissante de la CIF sur leraisonnement clinique et la pratique des physiothéra-peutes indiquent que son adoption par l’Assemblée del’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) enmai2001 représente une étape importante pour notreprofession [4].Cet article souhaite montrer comment la CIF peut s’in-tégrer au raisonnement clinique en physiothérapie,quels avantages elle représente pour chaque physiothé-rapeute et pour la profession. Brève description de la CIF La CIF s’appuie sur un modèle intégré du fonctionne-ment et du handicap; elle est divisée en 2 parties quiont chacune deux composantes. La première partie re-groupe les informations relatives au fonctionnement etau handicap et contient deux composantes: 1) les fonc-tions organiques et les structures anatomiques, et 2) lesactivités et la participation. La deuxième partie re-groupe les informations relatives aux facteurs contex-tuels et contient deux composantes: 1) les facteurs en-vironnementaux et 2) les facteurs personnels. Lesinteractions possibles entre ces composantes sont illus-trées dans la modélisation du concept (figure1) . Les dé-finitions des parties et des composantes sont présentéesdans le tableau (tableau I) . Les composantes regroupentles catégories, qui constituent les unités de classifica-tion.La classification recourt à un système alphanumériquehiérarchisé. Chaque composante correspond à une let-tre: b pour les fonctions organiques, s pour les struc-tures anatomiques, d pour les activités et la participa-tion, e pour les facteurs environnementaux. Cette lettreest suivie par un code numérique, qui commence parle numéro du chapitre (1 chiffre), suivi par le deuxièmeniveau (2 chiffres), le troisième niveau et le quatrième 13 La CIF dans la pratique clinique en physiothérapie Kinesither Rev 2008;(73):12-8 Problème de santéExpression générique désignant une maladie (aiguë ou chronique), un trouble, une lésion ou un traumatisme.Ce terme peut faire allusion à d’autres situations telles que la grossesse, le vieillissement, le stress, une anomaliecongénitale ou une prédisposition génétique. Il peut également contenir des informations relatives à lapathogénèse et/ou à l’étiologie. Fonctions organiquesFonctions physiologiques des systèmes organiques, fonctions psychologiques comprises. Structures anatomiquesParties structurelles du corps comme les organes, les membres et leurs composants.DéficiencePerte ou anomalie d’une structure anatomique ou d’une fonction organique. ActivitéExécution d’une tâche ou d’une action par un individu. Participation Implication de l’individu dans une situation de la vie réelle. Limitations de l’activitéDifficultés qu’un individu peut éprouver dans l’accomplissement de ses activités. Restriction de la participationProblèmes qui peuvent se poser à un individu lorsqu’il s’implique dans des situations de la vie réelle.Facteurs contextuelsInteraction de l’individu et de son état de santé avec le milieu dans lequel il vit. A ce titre, ils déterminent leniveau de son indépendance fonctionnelle. Facteurs environnementauxConstituent l’environnement matériel et social dans lequel l’individu vit et développe son existence. Ils incluent lemonde physique et ses caractéristiques, le monde physique bâti par l’homme, les autres individus dans desrelations différentes, les rôles, les attitudes et les valeurs, les systèmes et les services sociaux, ainsi que lespolitiques, les règles et les lois.Facteurs personnelsCadre dans lequel un individu évolue et mène sa vie. Ils comportent des facteurs qui ne font pas directementpartie de son état de santé tels que le sexe, l’appartenance ethnique, l’âge, la forme physique, le mode de vie,les habitudes ainsi que le contexte social.Capacités fonctionnellesEnglobe tous les aspects fonctionnels de la santé. Une personne est en pleine capacité de ses moyens lorsque,compte tenu du contexte dans lequel elle se trouve, ses structures anatomiques et ses fonctions organiquescorrespondent à celles d’une personne en bonne santé, lui permettent de faire tout ce qui est attendu d’unepersonne saine et de se développer dans tous les domaines de la vie qui sont importants pour elle à la manièrede quelqu’un qui n’a ni limitation d’activité, ni restriction de participation.HandicapTerme générique désignant les déficiences, les limitations d’activité et les restrictions de participation. Tableau I. Définition des concepts principaux de la CIF.  Kinesither Rev 2008;(73):12-8 Dossier 14 niveau (1 chiffre chacun) (figure2) . Ces codes sont com-plétés par des codes qualitatifs qui permettent de quan-tifier la gravité du problème (tableau II) . Les facteurspersonnels ne sont pas catégorisés dans la CIF. Les res-sources ne sont codées que dans les facteurs environ-nementaux (figure1) .Au total, la CIF comporte 1454 catégories. Le cadreconceptuel (largement accepté) de la CIF et sa taxono-mie fournissent un outil de base indispensable à la cli-nique et à la recherche. Ils permettent l’organisationsystématique et la comparaison d’informations entre di-vers aspects de la santé, diverses maladies, différentsmoments d’une intervention, entre institutions, profes-sions de la santé, pays ou systèmes de santé.Tous les états membres de l’OMS sont instamment priésd’intégrer la CIF dans leurs activités. L’Allemagne estun des premiers pays au monde à avoir inscrit la CIFdans ses lois et sa politique [5] dont elle constitue unfondement important de la conceptualisation du han-dicap. Elle tient aussi une large place dans la législationsociale et les règlements qui définissent les conditionsd’accès à la rééducation 1 .D’autres états comme la France, les Pays-Bas, le Ca-nada, l’Australie, le Japon ou les Etats-Unis ont égale-ment pris la CIF en considération dans leurs législa-tions, voire dans d’autres activités gouvernementalescourantes. Plus de 60 autres états [6, 7], y compris despays en voie de développement [8] prévoient d’utiliserla CIF pour effectuer des enquêtes nationales de santé,des statistiques sanitaires, des rapports sur le finance-ment du système de soins ou pour la mise en place desystèmes d’informations électroniques [9, 10]. De nom- breux pays s’efforcent d’intégrer la CIF dans la pratiquede diverses professions et dans la recherche [9]. EnSuisse, la physiothérapie est activement impliquée dansce processus par l’Association Suisse de Physiothérapie.La CIF constitue une classification exhaustive, qui cou-vre tous les domaines essentiels du fonctionnement etdes facteurs environnementaux. C’est un de ses atoutsprincipaux. En même temps, son ampleur représenteun défi important à relever si l’on souhaite l’utiliserdans la pratique quotidienne. Les Core-Sets [11, 12] etles catégories d’interventions en physiothérapie [13-15]offrent la possibilité de relever ce défi.L’OMS a relevé que le développement de Core-Sets [11]et de listes de catégories d’interventions pour la physio-thérapie représentent des moyens pertinents d’appli-quer la CIF à la clinique quotidienne.   Problème de santé (Altération de la santé ou maladie) Fontions organiques et structures anatomiques  Activités Participation Facteurs environnementaux Facteurs personnels Figure 1. Le modèle biopsychosocial de l’ICF, sescomposantes et leurs interactions. Classification des fonctions corporelles (b)Chapitre 4 : Fonctions sensorielles et douleur b280 Sensation de douleurSensation désagréable indiquant des dommages potentiels ou réels à une structure anatomique. Inclusions: sensations de douleur généralisée ou localisée dans une ou plusieurs parties du corps, douleur dans un dermatome, douleur lancinante, douleur cuisante, douleur sourde, douleur constante ; déficiences comme dans la myalgie, l'analgésie ou l'hyperalgésie. b2801 Douleur dans une partie du corps. Sensation désagréable ressentie dans une ou plusieurs parties précises du corps indiquant des dommages potentiels ou réels à une structure anatomique. b28013 Douleur dans le dos. Sensation désagréable indiquant des dommages potentiels ou réels à une structure anatomique située au niveau du dos. Figure 2. Exemple de classification à 4 niveaux . xxx.0PAS de problèmeAucun, absent, 0-4%négligeable...xxx.1Problème LEGERLéger, faible...5-24%xxx.2Problème MODEREMoyen, passable…25-49%xxx.3Problème GRAVEÉlevé, extrême...50-95%xxx.4Problème ENTIERComplet, total...96-100%xxx.8*Non spécifiéxxx.9**Sans objet * Trop peu d’informations pour préciser le degré de l’atteinte.** Codification impossible dans ce cas. Tableau II. Echelle utilisée par la CIF pour déterminer l’intensité d’un problème 1. par exemple: SGB V, Chapitre.1 Phrase 2 N°8; SGB IV §4Richtlinien des gemeinsamen Bundesausschusses über Leistungen zurmedizinischen Rehabilitation.  Kinesither Rev 2008;(73):12-8 La CIF dans la pratique clinique en physiothérapie 15 Le raisonnement clinique en physiothérapie La physiothérapie est souvent considérée comme uneméthode. On le voit dans de nombreuses étudesconcernant des traitements dans lesquelles la physio-thérapie est comparée à d’autres méthodes. Par exem-ple: la physiothérapie comme méthode traditionnelle [16],  physiothérapie seule versus physiothérapie combinée avec en-traînement cranio-cervical [17], efficacité de la physiothéra- pie [18],  physiothérapie versus intervention pharmacologique [19],  programmes usuels comme la physiothérapie [20],  phy- siothérapie versus alitement [  21], la physiothérapie combinéeavec une mobilisation passive continue [22],  physiothérapieversus placebo [23] et physiothérapie versus «low impact ae-robics» et reconditionnement musculaire [24]. Il est impé-ratif de réviser cette perspective. La physiothérapie estune profession qui ne peut être réduite à une méthode.La physiothérapie s’est fortement professionnalisée aucours des dernières années. Le formulaire de prescrip-tion de physiothérapie utilisé par les médecins en Suissele démontre fort bien. Sur les formulaires utilisés jusqu’en 1998, le médecin prescrivait les techniques àappliquer. Sur les formulaires actuels, le médecin indi-que l’objectif du traitement et les physiothérapeutessont responsables du choix des techniques. Au- jourd’hui, le traitement de physiothérapie commencepar un bilan, son évaluation, la détermination d’objec-tifs et l’élaboration d’un plan de traitement [25]. Cen’est qu’à ce moment-là que commence le traitementau sens propre du terme. Cette démarche s’appuie surla Description de la physiothérapie de la Confédérationmondiale de la physiothérapie (WCPT) et sur le proces-sus de raisonnement clinique [26]; elle constitue le rai-sonnement clinique en physiothérapie (figure3) [27,28]. La description qui suit correspond à une situationidéale. Indications à la physiothérapie Le raisonnement clinique débute lorsque le médecinétablit une prescription de physiothérapie pour un pa-tient. En décidant que la condition du patient relève dela physiothérapie, le médecin assume la première par-tie de l’indication. Par sa prescription, il transmet desinformations au physiothérapeute comme le diagnosticprincipal, les diagnostics concomitants et les précau-tions à prendre. Le médecin formule un ou plusieursobjectifs de traitement et fixe le nombre de séances. Ilpeut également faire une proposition de traitement. Bilan et évaluation Lors de la première séance, le physiothérapeute effec-tue un bilan. Celui-ci consiste en une anamnèse et unexamen clinique qui sont, si nécessaire, complétés parl’utilisation d’un certain nombre d’outils de mesure à but diagnostique, pronostique et/ou propres à évaluerles résultats. En règle générale, la manière de réaliserun bilan est individuelle et dépend de l’expérience duphysiothérapeute. Au cours des dernières années, onobserve une évolution vers l’unification et la structura-tion des documents d’évaluation. Bien des institutionsont choisi la structure de la CIF pour le faire [29, 30].L’évaluation du bilan consiste à identifier les déficien-ces structurelles et fonctionnelles du patient, les limita-tions qu’il éprouve dans sa vie quotidienne, ainsi queles ressources et obstacles qui se situent dans son envi-ronnement. Cette évaluation débouche sur un diagnos-tic physiothérapeutique, compris comme un diagnosticfonctionnel. Le physiothérapeute détermine les problè-mes sur lesquels il peut agir et ceux qui doivent êtreconsidérés comme des facteurs limitant. Ainsi il assumela responsabilité de la deuxième partie de l’indication,en décidant l’adéquation des interventions par rapportà la condition du patient [28]. Le diagnostic physiothérapeutique Il est très important de documenter le bilan dans le sensd’un diagnostic physiothérapeutique. Au niveau de laprise en soins individuelle d’un patient, le diagnosticphysiothérapeutique décrit le statut du patient du pointde vue de la physiothérapie au début du traitement. Cesinformations sont nécessaires pour communiquer avecle médecin prescripteur et les autres professionnels desanté impliqués dans la prise en soins de ce patient.Si l’on considère les soins apportés aux patients sous unaspect général, des données standardisées – donc com-parables – permettraient de définir les limitations fonc- ÉvaluationFin du traitementIndicationsBilan, examen MesuresInterventions :traitement, information, enseignement, conseilÉvaluationDiagnostic physiothérapeutiqueObjectifsPlanification du traitement Figure 3. Représentation graphique du raisonnement cliniqueen physiothérapie. «La physiothérapie est une profession qui ne peut être réduite à une méthode. La physiothérapie s’est  fortement professionnalisée au cours des dernièresannées.»  Kinesither Rev 2008;(73):12-8 Dossier 16 tionnelles d’une population déterminée, dans ce cas lespersonnes qui ont besoin de prestations de physiothé-rapie. Comme les physiothérapeutes ont une façontoute personnelle de formuler leur diagnostic physio-thérapeutique, il n’est pour l’instant pas possible de for-muler des consignes générales relatives à ce sujet dansle domaine de la physiothérapie.La CIF offre un langage reconnu, unifié et internatio-nal pour classer les diagnostics physiothérapeutiques etles documenter. Cette information standardisée et satransmission anonyme (par exemple vers un centre na-tional de récolte de données – trust center  ) ouvrirait l’ac-cès à ces données et permettrait d’améliorer la qualitédes indications des traitements de physiothérapie. Objectifs et planification du traitement La détermination des objectifs et la planification du trai-tement se font en accord (écrit ou oral) avec le patientet constituent la base d’un traitement efficace et effi-cient: des prestations efficaces, appropriées et économi-ques. Cette détermination commune des objectifs est lerésultat d’un consensus qui s’établit entre l’évaluationdu physiothérapeute, les attentes du patient et les ob- jectifs posés par le médecin. Au cours de la planifica-tion du traitement, phase suivante du processus, le phy-siothérapeute porte une attention particulière auxressources et au potentiel du patient. Intervention L’éventail des interventions possibles en physiothérapiecomporte les traitements, l’information, l’éducationthérapeutique et les conseils. Le physiothérapeute metles interventions appropriées en œuvre et se réfère à lapratique fondée sur des résultats probants (evidence ba- sed physiotherapy) . Il documente l’évolution du traite-ment et en évalue l’efficacité. Il réagit rapidement aucas où une évolution, un problème ou des complica-tions inattendues apparaissent; il adapte son interven-tion et, si nécessaire, contacte le prescripteur. Évaluation et fin de traitement Le traitement se termine quand les objectifs et les ré-sultats envisagés sont atteints, quand aucun autre pro-grès ne peut être envisagé ou quand le patient ne sou-haite plus poursuivre le traitement.L’évaluation des résultats se fait selon la procédure etau moyen des instruments de mesure choisis lors du bi-lan initial. Listes de catégories CIF en physiothérapie Il est judicieux d’intégrer la CIF dans le raisonnementclinique pour disposer d’un système de classification dudiagnostic physiothérapeutique, des objectifs de traite-ment, des interventions ou des résultats.La CIF, telle que proposée par l’OMS, n’est pas utilisa- ble dans la pratique journalière. Elle est beaucoup tropexhaustive pour classer les informations d’un seul pa-tient; l’investissement en temps serait disproportionné.Plus de 30 études scientifiques [31, 32] ont utilisé lescatégories de la CIF pour collecter les problèmes les plusfréquents de patients atteints d’affections définies ainsique les facteurs contextuels qui influencent ces problè-mes. Ces listes sont appelées Core-Set. Une première version de catégories d’interventions CIFa été élaborée pour la physiothérapie dans le but de dé-velopper un outil convivial et spécifique. Cette pre-mière version se base sur un processus Delphi et uneconférence de consensus [3]. L’examen de la validité decette première version est l’objet de trois études srci-nales: les catégories d’intervention CIF s’appliquant àla physiothérapie des affections musculo-squelettiques[13], les catégories d’intervention CIF s’appliquant à laphysiothérapie des affections des systèmes et organesinternes [14], les catégories d’interventions CIF s’appli-quant à la physiothérapie des affections neurologiques[15]. Ces 3 études sont traduites en français et présen-tées ci-après dans ce numéro. Chaque étude proposetrois listes: une pour le contexte des soins aigus, unepour la réhabilitation et une pour le contexte des soinsà long terme (figure4). Ces listes de catégories d’inter-ventions permettent aux physiothérapeutes de classerleurs objectifs d’interventions selon la CIF tout enconsacrant un temps acceptable (2 à 5 minutes par pa-tient) à cette opération. Utilité de la CIF au travers des listes de catégories d’interventions en physiothérapie Comme mentionné ci-dessus, la CIF offre un langagecommun pour décrire le fonctionnement, le handicapet la santé. Elle permet de normaliser la documentationrelative au diagnostic physiothérapeutique, aux objec-tifs de traitement, aux interventions et aux résultats ob-tenus.Avec la CIF, les physiothérapeutes bénéficient d’un sys-tème de classification qui correspond à leur façon depenser et de travailler. L’utilisation des listes de catégo- «Cette détermination commune des objectifs est le résultat d’un consensus qui s’établit entre l’évaluation du physiothérapeute, les attentes du patient et les objectifs posés par le médecin.»