Preview only show first 10 pages with watermark. For full document please download

L’homme De Neanderthal Par Paul Dardé : L’homme Primitif

   EMBED


Share

Transcript

L’Homme de Neanderthal par Paul Dardé : L’Homme Primitif Pierre-François PUECH et Bernard PUECH Aujourd’hui, on me dit qu’il n’y a pas de conception rationnelle de l’immortalité de l’Homme et que l’on gagne à s’en tenir à une sorte d’immortalité impersonnelle. Cette idée de l’immortalité conçue sur l’illimité est celle de la vie sur terre caractérisée par une évolution des espèces qui a donné un “élément conscient” à l’homme-animal. Paul Dardé (1888-1963) a matérialisé cette hominité en figurant “L’Homme primitif” tel qu’il pouvait paraitre à travers l’espèce néanderthalienne. La large figure et les dents volumineuses de Neanderthal ont convaincu Marcelin Boule que ce membre de l’évolution humaine devait représenter l’homme primitif, qui se servait des ses puissantes mâchoires pour réduire les os et les céréales. Des années après la découverte des os fossilisés de Neanderthal en 1856, les hommes anatomiquement modernes de Cro-Magnon, voisins des hommes des grottes de Grimaldi aux Balzi-Rossi découverts en 1872, ont confirmé que Neanderthal ne pouvait pas conduire directement à notre espèce Homo sapiens sapiens. La tête des Néanderthaliens, au volume du cerveau égal au notre, a l’air très bestiale comparée celle de CroMagnon. Le crâne de Neandertal a une forme allongée et surbaissée, avec des arcades sourcilières de forme étrange tandis que la face moyenne fait saillie en avant. En plus de ces arrangements morphologiques, il faut noter que les os de tout le corps sont épais, la sculpture « pesante » de Paul Dardé révèle ces caractères de Neanderthal qui se distingue par une face éclairée par la pensée. L’aplatissement de la voûte du crâne différencie clairement les néanderthaliens en un stade de l'évolution humaine nommé Homo sapiens neanderthalensis (Shermer, 2010)). L'argument de cette détermination est que les hommes du Pléistocène moyen et supérieur ne pouvaient pas former plus de deux espèces d'un seul genre, et l'on doit distinguer Homo erectus, primitif à petit cerveau, d'Homo sapiens, à plus grand cerveau, qui lui a succédé. Neanderthal est donc un proche parent de l’Homme actuel. L’image de cet homme, donnée par Paul Dardé au Salon de 1930, a été fournie par Marcellin Boule (1861– 1942) après la découverte faite en 1908 dans le village de la Chapelle-aux-Saints (Corrèze). On a pu lire en première page du journal « Le Matin » du dimanche 27 décembre : La partie la plus intéressante est, naturellement, la tête. Elle frappe d’abord par ses dimensions très considérables, en égard surtout à la faible taille de son ancien possesseur (1. M. 60 environ). Elle frappe ensuite par son aspect bestial, ou, pour mieux dire, par tout un ensemble de caractères simiens : grande épaisseur des os, aplatissement de la boîte cérébrale, fuite exagérée du front, saillie énorme des arcades sourcilières, développement et projection en avant de la face, qui ressemble à une sorte de museau, nez très large, absence de menton à la mâchoire inférieure, qui est très robuste, etc.. (Boule, 1908). La statue de Paul Dardé a figé l’image vulgarisée. Un certain nombre de traits, tels que la forme du thorax et la grande ouverture nasale, reflètent une activité physique élevée induite par les climats froids car l’Homme de Neanderthal a affronté et survécu à deux glaciations (Froehle and Churchill, 2009). Boule M. 1908. L’Home fossile. Première page du journal Le Matin, dimanche 27 décembre http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5689238.langEN [archive] Froehle A.W., Churchill S.E. 2009. Energetic Competition Between Neandertals and Anatomically Modern Humans. PaleoAnthropology: 96−116. Shermer M. 2010. Our Neandertal Brethren: Why They Were Not a Separate Species Genome sequencing has revealed our common humanity. Scientific American, Jul. 1[archive] : http://www.scientificamerican.com/article/our-neandertal-brethren/